À la fin de la semaine, la devise britannique a de nouveau montré une baisse, rebondissant des sommets récemment acquis. Il devient de plus en plus difficile de maintenir les positions de la livre, donc un recul vers les niveaux minimaux est tout à fait logique. Cependant, les experts et les participants du marché ne perdent pas espoir de voir une reprise ultérieure de la livre sterling.

De nombreux analystes considèrent que l'état de l'économie britannique est fragile et loin d'être optimiste. La raison en est l'inflation croissante et la lutte constante contre celle-ci. Selon les économistes de la banque d'investissement ABN AMRO, l'inflation au Royaume-Uni restera au niveau actuel dans un proche avenir. En conséquence, la Banque d'Angleterre devra à nouveau augmenter les taux d'intérêt. Selon les récentes déclarations du régulateur, le cycle de hausse des taux touche à sa fin, le dernier étant prévu en juin.

Il n'y a pas si longtemps, la monnaie britannique célébrait sa victoire en atteignant un nouveau pic de cinq mois par rapport à l'euro et un nouveau pic de onze mois par rapport au dollar américain en début de ce mois. Ce rebond est en grande partie expliqué par les données macroéconomiques positives qui ont incité la Banque d'Angleterre à augmenter les taux d'intérêt à 4,5% ce mois-ci.

Cependant, à la fin de cette semaine, la livre sterling a perdu du terrain et a considérablement chuté, rebondissant du niveau rond de 1,2400. Cependant, plus tard, la livre a trouvé la force de rebondir et n'a pas cédé à la flamme dévorante de la baisse. Vendredi matin, le 19 mai, la paire GBP/USD était négociée à 1,2405, cherchant à se stabiliser dans une spirale ascendante.

Les experts considèrent que les raisons de la récente baisse de la GBP sont la dynamique positive du marché du travail aux États-Unis et la diminution des craintes de défaut. Auparavant, la possibilité de ce dernier était envisagée dans le contexte des problèmes liés à l'absence de compromis sur le plafond de la dette publique américaine. Maintenant, cette question est en cours de résolution.

Selon les rapports du Bureau of Labor Statistics des États-Unis (BLS), le nombre de demandes initiales d'allocations de chômage pour la semaine s'est avéré inférieur aux attentes. Cet indicateur n'a augmenté que de 242 000, ce qui est beaucoup moins que les 254 000 enregistrés la semaine précédente. Dans le même temps, l'indice d'activité commerciale dans le secteur manufacturier de la Fed de Philadelphie était également meilleur que prévu: il n'a chuté que jusqu'à -10,4, alors que les experts prévoyaient une baisse jusqu'à -19,8. La raison de cette hausse est l'augmentation du nombre de nouvelles commandes, malgré la diminution de l'emploi.

Après la publication des données macroéconomiques actuelles, la paire GBP/USD est tombée d'un niveau élevé de 1,2440 à son minimum hebdomadaire, mais est ensuite remontée à 1,2400 et plus. À la fin de cette semaine, la baisse de la paire s'est arrêtée. Plus tôt, au début de mai, la paire GBP/USD a atteint un maximum de plusieurs mois à 1,2668, mais elle est loin de ces records maintenant.

Dans la situation actuelle, les stratèges de change de la banque Nomura recommandent de vendre la livre sterling contre le dollar américain d'ici la mi-juillet avec un objectif de 1,2000. Selon les analystes, la pression sur la livre sera exercée par la détérioration de la situation sur le marché du travail britannique et la baisse des attentes en matière de croissance économique mondiale. Dans le même temps, la position "haussière" des investisseurs sur la GBP est négative pour la livre sterling.

Les déclarations actuelles des experts de Nomura sont basées sur la confiance en l'apparition de données macroéconomiques négatives en provenance du Royaume-Uni. Le mercredi 24 mai, les rapports sur l'inflation britannique pour avril seront publiés. Selon les prévisions préliminaires, une forte baisse de l'inflation des prix à la consommation est attendue au Royaume-Uni, à 8,00% en glissement annuel (contre 10,1% précédemment) et à 6,0% en glissement annuel pour l'inflation de base (contre 6,2% précédemment). La raison en est une baisse significative des prix de l'énergie. Les experts soulignent que c'est un facteur négatif pour la livre sterling.

La question de la resserrement de la politique monétaire joue un rôle important dans la dynamique de la livre sterling. Les analystes d'ABN AMRO estiment que la Banque d'Angleterre fera une pause dans la hausse des taux d'intérêt. Cependant, la perspective de les baisser est actuellement pertinente pour les marchés des changes, de sorte que le régulateur pourrait revoir ses décisions antérieures. Selon les experts, étant donné que la Banque d'Angleterre doit augmenter les taux d'intérêt et que de nombreuses banques centrales entrent dans un cycle de baisse, le régulateur britannique sera prudent dans ses actions.

Les stratèges de change d'ABN AMRO affirment que la Banque d'Angleterre a atteint un sommet de taux d'intérêt de 4,5%. Cependant, à court terme, compte tenu de la croissance des salaires et de l'inflation de base, elle devra revoir sa stratégie actuelle. Dans ce contexte, les analystes d'ABN AMRO prévoient une baisse des taux non pas au quatrième trimestre 2023, comme cela avait été prévu auparavant, mais au deuxième trimestre 2024.