L'or baisse en raison du renforcement du dollar. On pourrait s'attendre à une baisse encore plus importante, mais pour le métal précieux en tant qu'actif refuge, les négociations prolongées sur la limite de la dette publique américaine et la rhétorique plus détendue de la Réserve fédérale (Fed) sont très opportunes.

À 17h04 heure de Moscou, les contrats à terme sur l'or sur le COMEX ont chuté de 0,48 %, à 1 970 $ l'once.

La semaine dernière, ce contrat négocié activement a perdu 2 % de sa valeur. À titre de comparaison, le 4 mai, les prix de l'or ont atteint un niveau record de 2 085 $.

La semaine dernière, le dollar a augmenté de 0,55 %, et la semaine précédente, sa croissance a été de 1,53 %. Presque tout le mois d'avril, la principale devise mondiale a été consolidée à des niveaux annuels minimaux, mais en mai, elle a finalement montré un retournement à la hausse. La semaine dernière, l'indice USDX a même clôturé les échanges près du niveau le plus élevé depuis la mi-mars - à 103.

Les signaux optimistes sur l'économie américaine et une série de commentaires faucons des responsables de la Réserve fédérale ont favorisé les cotations du dollar, ce qui a conduit à une forte hausse de l'indice du dollar au cours des deux dernières semaines.

Actuellement, les cotations de l'USDX sont légèrement en baisse, bien qu'elles restent à leur niveau maximal. Au moment de la rédaction de cet article, l'indice du dollar (c'est-à-dire son taux par rapport aux six principales devises) a baissé de 0,01 %, mais se négocie toujours à un niveau assez élevé de 103,18.

Comme on le sait, un tel niveau de valeur du dollar rend l'or plus cher pour les détenteurs d'autres devises et, par conséquent, réduit sa demande et sa valeur.

Selon l'opinion exprimée par la Réserve fédérale, l'inflation aux États-Unis reste encore trop élevée pour mettre en pause le processus de hausse des taux. Il n'y a donc presque aucun doute que le régulateur a l'intention de continuer à augmenter les taux d'intérêt. Et des taux d'intérêt plus élevés, comme nous le savons, réduisent l'attrait de l'or, qui ne génère pas de revenus garantis.

À propos, les cotations du marché ont déjà pris en compte une probabilité de 87,3% que la Réserve fédérale maintienne les taux d'intérêt inchangés en juin (selon les données de FedWatch).

Cependant, toute l'inquiétude qui règne sur le marché mondial en raison de la limite de la dette publique américaine, aussi paradoxal que cela puisse paraître, apporte un soutien considérable aux prix de l'or. Le métal précieux tire plus d'indications pour le commerce des nouvelles sur l'avancement des négociations sur le plafond de la dette publique que sur la dynamique future des taux d'intérêt. Après tout, le défaut de paiement sur la dette publique plane sérieusement sur la plus grande économie du monde et peut très bien se concrétiser avant même la prochaine réunion de la Réserve fédérale.

Lundi, une rencontre entre le président américain Joe Biden et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy aura lieu pour résoudre l'incertitude concernant la dette nationale du pays. Il y a de l'espoir que les parties pourront finalement parvenir à un accord après que les négociations ont été interrompues vendredi dernier.

Les républicains ont proposé de réduire les dépenses globales, mais d'augmenter les dépenses de défense. Lorsque Donald Trump était président des États-Unis, les républicains au Congrès ont voté trois fois pour augmenter le plafond de la dette sans conditions préalables (telles que la réduction des dépenses budgétaires).

Le Comité du budget du Congrès américain a déjà averti du risque élevé de défaut de paiement des États-Unis sur leur dette au cours des deux premières semaines de juin. Pour éviter cela, il est important que les législateurs parviennent rapidement à un accord sur l'augmentation du plafond d'emprunt autorisé. Le Fonds monétaire international a déjà déclaré qu'un défaut de paiement aurait des conséquences très graves non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour le reste du monde.

Quant à l'or, il doit atteindre cette semaine la moyenne mobile exponentielle de 5 semaines (EMA), qui se situe actuellement à 1 990 $, puis monter vers la zone de résistance en direction de la moyenne mobile de Bollinger sur le graphique journalier à 2 005 $.