Pendant que l'euro atteint un nouveau minimum mensuel et se dirige vers la zone des 1,0600, des audiences auront lieu aujourd'hui à la Chambre des représentants des États-Unis concernant un nouvel accord sur la limite de la dette publique américaine, qui limitera clairement les dépenses pour certains services du gouvernement fédéral, mais ne réduira guère le déficit budgétaire total, qui s'élève actuellement à environ 20 billions de dollars.

Comme le soulignent les experts en la matière, l'accord conclu samedi entre le président Joe Biden et le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, ne conduira pas à un changement radical dans les finances du pays, car il concerne principalement les dépenses discrétionnaires. Il pourrait s'écouler des jours avant que le Bureau du budget du Congrès n'analyse les livres de comptes pour proposer une évaluation politiquement neutre de l'accord, puis des mois avant que le plan de l'accord ne conduise à des décisions définitives de financement de programmes individuels.

L'accord limite les dépenses discrétionnaires non liées à la défense légèrement en dessous du niveau actuel. Ces comptes représentent une petite partie du budget total, mais comprennent des dépenses pour le financement de la protection de l'environnement, le financement de la recherche scientifique et bien plus encore. Avec une inflation annuelle de 5%, cela signifie que l'année prochaine, il n'y aura pas suffisamment d'argent pour maintenir les mêmes services du gouvernement fédéral en dehors des zones de sécurité nationale.

Les experts notent que même si la direction de la défense n'a pas été touchée et que les dépenses n'ont pas été réduites, mais au contraire augmentées, il faudra probablement mettre de l'ordre là-bas et effectuer certaines réductions sélectives, car l'augmentation de 3,3%, sur laquelle la Maison Blanche et les représentants républicains se sont arrêtés, est bien inférieure au taux d'inflation actuel. En 2025, les dépenses de défense et non défense augmenteront toutes deux de 1%, ce qui est encore nettement inférieur à l'inflation. Les républicains ont insisté pour une augmentation rigide de 1% sur dix ans, mais la Maison Blanche a refusé.

Il convient de noter que le nouvel accord ne concerne pas la plupart des programmes à forte croissance tels que Medicare, la sécurité sociale ou Medicaid, qui constituent la majeure partie du budget. On s'attend à ce que l'accord impose de nouvelles restrictions au programme de bons alimentaires du ministère de l'Agriculture pour les personnes âgées de 50 à 54 ans sans emploi ou à charge. Pendant ce temps, les étudiants emprunteurs devront recommencer à rembourser leurs prêts dans les 60 jours suivant la signature du projet de loi, mettant fin à la pause qui a été prise pendant la pandémie de coronavirus.

Il convient de noter que malgré les dépenses assez restrictives que les républicains ont tant demandées, l'accord conclu évitera un défaut de paiement, considéré comme potentiellement catastrophique pour l'économie américaine. Mais le décompte final des "gagnants et des perdants" dans cet accord ne sera connu qu'après que le Congrès aura terminé le processus d'affectation annuelle à la fin de cette année.

Sur cette toile de fond, l'euro a repris sa chute. En ce qui concerne le tableau technique de l'EURUSD, le marché baissier de l'euro est toujours d'actualité. Pour que les acheteurs reviennent, il faut protéger 1,0670 et récupérer 1,0720. Cela permettra d'atteindre 1,0755. À partir de ce niveau, il est possible de grimper jusqu'à 1,0790, mais sans de bonnes statistiques fondamentales pour la zone euro, cela sera assez problématique. En cas de baisse de l'instrument de négociation, je n'attends des actions de la part des grands acheteurs que dans la zone de 1,0670. S'il n'y a personne là-bas, il serait bon d'attendre une mise à jour du minimum de 1,0635 ou d'ouvrir des positions longues à partir de 1,0595.

En ce qui concerne la situation technique de GBPUSD, la pression sur la livre sterling persiste. On ne pourra espérer une hausse de la paire qu'après un retour sous contrôle de 1,2350. Ce n'est qu'après avoir franchi ce niveau que l'on pourra envisager une reprise vers les niveaux de 1,2390 et 1,2430, ce qui permettra de parler d'une accélération plus marquée de la livre sterling vers le haut, vers les niveaux de 1,2470. En cas de baisse de la paire, les ours tenteront de reprendre le contrôle de 1,2310. Si cela réussit, la rupture de cette fourchette portera un coup aux positions des taureaux et poussera GBPUSD vers un minimum de 1,2270, avec une perspective de sortie vers 1,2230.